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Jours de Loire sur l'île de Baure  -  mai 2004

Installation paysagère

Ce projet "île de Baure" relève, par de nombreux aspects, de cette histoire  : un territoire fermé, protégé, avec une frontière visible qui définit un "ailleurs", souvent prétexte à mieux parler d' "ici".

Il s'agit de rendre hommage à la Loire et de dynamiser le Maine-et-Loire en animant le territoire d'une part et en renouvelant l'image du fleuve d'autre part.

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« S’installer , quand on parle d’installation, c’est autant dans un espace que dans un état d’esprit, dans un rapport à l’œuvre qui sublime le présent, s’appuyant sur le passé sans nier l’irréductible futur(…) prendre en compte la dimension cyclique du temps(…)» dans B/B , installations paysagères, 2000​​​​​​​​

 

« Le paysage est une échappée vers toute la Terre, une fenêtre sur des possibilités illimitées : un horizon.

Non une ligne, fixe, mais un mouvement, un élan. »

Éric Dardel, géographe, dans L’Homme et la Terre

Une longue ficelle de sisal s'étend, à laquelle viennent se joindre d’autres fils. Elle parcourt les arbres, le sol, les herbes.

 

Sur cet entremêlement sont accrochées par endroits, çà et là, des étiquettes. Des morceaux de papier comportant des notes, des remarques, des citations.. L’installation est présente essentiellement à proximité des sentiers empruntés par les visiteurs et principalement autour de la partie Nord de l'île.

Ces textes sont écrits à la manière des étiquettes qu’on utilise pour identifier les plantes, constituant leur « fiche d’identité ».

 

Ce nouvel « étiquetage » perd sa fonction première d’information pour prendre celle d’une réflexion poétique et philosophique. Ces phrases interrogent, incitent le visiteur à déambuler sur les sentiers en adoptant un point de vue, une lecture différente du paysage qu’il traverse en côtoyant l’installation.

 

Partir d’un point, là où le fil commence son chemin. Il est accroché à une branche, un bout de grillage ou une liane.
Il faut se laisser guider par le rythme qu’il prend. Tantôt le fil ralentit sa course… Il emmène le visiteur vers d’autres sentiers, ce dernier se rend compte au fur et à mesure que le fil le ramène au point de départ, là, comme un fleuve qui prend sa source.

Le Temps  tapisse le sol.

Elément tissés, bouts raccordés, liés par le temps. D’abord transporter, collecter, construire, étendre. Projeter, mesurer, s’élever. Se replier, délaisser, laisser faire la nature, attendre. Lieu de passage, cheminement. Repère, indice, orientation.

 

Branches, feuilles, textile, tissu, texte, écriture. Mémoire. Un rapport à la construction. Fabrication lente mais qui tend à s’accroître exonérablement. Espace/Temps. Écrire est un long parcours comme le tissage. Quelques bribes ou mots, quelques brindilles ou lianes.

Textes des étiquettes

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« Paysage, écriture cryptée et mouvante, imprévisible. »

Emmanuel Driant

« Dans certains endroits on peut considérer que le temps se développe ou s’enroule, davantage qu’il ne s’écoule. »

Emmanuel Driant

« Dans ces rêves de la terre, nous devenons des vagabonds magnifiques, des philosophes clandestins. »

Emmanuel Driant

« Ces traces, qui pour nous sont un désordre ou une insignifiance qui courent. Mais si le regard les accueille elles deviennent les empreintes de nouveaux événements possibles. On pourra les mettre en cadences, les reprendre dans de nouvelles forces… »

Emmanuel Driant

« Partout l’oiseau, avec le poète, remonte le cours de l’errance, fait son nid avec les brindilles de la rencontre. »

Emmanuel Driant

« …miracles du quotidien, les indéfinissables petites irrégularités qui parfois nous sidèrent, et font la poésie : soudain quelque chose nous regarde, puis disparaît, sans que nous puissions trouver un mot pour le nommer… »

Emmanuel Driant

« Se refaire sans cesse dans les rythmes de la marche et dans les échanges avec la forêt. »

Emmanuel Driant

« Registres sans paroles où s’inscrivent les mélopées et les scansions de la sève et des forces. »

Emmanuel Driant

« Nous n’avons pas assez de nos yeux, pour nous apercevoir que le temps imprime en nous la morsure inachevée de l’instant. »

Bernard Clavel

 

« J’écris pour me parcourir. »

Henri Michaux

« L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? »

Georges Perec

 

« Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. »

Georges Perec

 

« Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le ré-inventer, mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire. »

Georges Perec

« La promenade est un des moments que je préfère. C’est une aventure, un jeu. C’est être libre. Les routes, les sentiers, les villages ; les rues, tout nous amène à choisir, à comparer, à prendre plaisir, à se souvenir. La promenade n’a comme limite que la fatigue ou l’heure. »

Pierrette Bloch

« Le spectateur est libre de suivre le fil à sa guise. La longueur du fil, c’est pour moi : parce que je peux faire des choix, être surprise, y trouver de l’inconnu, du nouveau, et de rencontrer le temps. Plus le fil est long, plus il propose d’imprévisible. » P. Bloch« C’est la longueur du fil qui est devenu l’élément le plus important : l’éloignement d’un point à un autre, c’est dans la longueur que peuvent survenir des choses, des choses inattendues, surprenantes. »

Pierrette Bloch

« J’avais cru trouver un fil, j’ai trouvé des mémoires. »

Pierrette Bloch

L'île de Baure - vues de quelques autres installations

© 2024 Émeline Garet

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