À propos
Mon travail est une invitation onirique, un voyage poétique à bord d’une ligne imaginaire qui nous emmène tour à tour dans des mondes différents, voire opposés, que je relie astucieusement par analogies.
Ainsi on est à la croisée des chemins que sont le végétal et en particulier les arbres, les feuilles, les paysages, la musique et l’écriture musicale, l’écriture manuscrite, le paysage ferroviaire…
Ne trouvez-vous pas que les arbres en hiver dévoilent leurs formes élancées en un étonnant réseau de troncs et de branches qui ne tendent qu’à croître davantage, telles des cathédrales naturelles ? Lorsque vous prenez le train à grande vitesse, avez-vous déjà suivi des yeux ces caténaires et câbles électriques par la fenêtre qui montent et descendent en cherchant à vous bercer ? Ne pensez-vous pas, dans le fond, que l’acte d’écrire c’est dévoiler une part de notre personnalité en tricotant des boucles sur le papier ? Lignes de fuite dans la perspective, lignes ferroviaires, lignes enroulées que sont les arabesques et le tissage, lignes écrites, nervures des feuilles ou des ailes de libellules…
Le mouvement est omniprésent. Observer, ressentir, mémoriser pour créer. Le papier, la lettre et puis l'image fixe, l'image en mouvement. Mon univers créatif me vient de mes lectures d’enfant, rêves, déambulations à travers lieux, paysages de marais et de mer… Cela a toujours été. Écrire, lire, voir. Sentir. Ce dernier mot est peut-être le plus important d’ailleurs.
Observer. Écrire, dessiner. Contempler. Il s’opère un lien entre tout ça, le temps.
Revenir sur le dessin, y ajouter ou retirer un élément, tirer parti du contexte : se laisser bercer par le murmure des passereaux, les pas des gens, la chaleur du soleil,... Tout ce qui contribue à créer un dessin authentique. J'observe beaucoup. Quotidiennement. Tout ce qui peut retenir mon attention et susciter un intérêt.
Cette « écriture » toute en fils apparaissant sous la forme de croquis me vient simplement de ma façon de dessiner et de mon goût pour l’écriture. Une certaine manière linéaire de suivre les choses. Comme si j'étais incapable de me fixer sur une forme précise, le filaire serait une solution pour chercher finalement à m’établir malgré tout en un endroit relativement défini.
Retrouver dans les ateliers de gravure ou de photo l’odeur de la gomme arabique ou du temps qu’il faut savoir attendre pour apprécier de voir apparaître l’image, me rappelle ces moments passés où je faisais de l’espace dans lequel je me trouvais un bricolage imaginaire.